Le corps médical face à ce problème éthique

Publié le 18 Février 2016

1) Le Serment d'Hippocrate

https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/serment.pdf

Pour commencer, voici l'intégralité du Serment d'Hippocrate :

<< Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque. >>

Ce serment appelé Serment d'Hippocrate est appris et répété par les futurs médecins venant de terminer leurs études. Le serment original fut rédigé approximativement au IVème siècle avant Jésus-Christ. <<Le Serment d'Hippocrate peut être considéré comme le principe de base des codes de la déontologie médicale*>>. Le serment utilisé aujourd'hui et approuvé par l'ordre des médecins en 1996 n'est pas le serment d'origine écrit par Hippocrate, il en est seulement inspiré. La plus grosse différence entre les deux serments est que le serment d'origine interdit formellement l'avortement et d'autres pratiques.

Les futurs pharmaciens, eux, n'apprennent pas le même serment, même si les deux ont des similitudes.

Les médecins militaires ont un règlement de déontologie spécifique à leur domaine.

* Un code de déontologie médicale est un ensemble de dispositions législatives règlementant l'exercice de la médecine.

En France, nous considérons que le Serment d'Hippocrate, malgré que celui-ci soit obligatoire pour valider l'acheminement des études d'un futur médecin, n'a aucune valeur juridique. De plus, ce Serment est international, à quelques différences les serments sont identiques.

2) Les témoignages

Nous avons cherché à obtenir un avis médical, pour cela nous avons pris un rendez-vous avec un anesthésiste. Nous nous sommes rendues à la Polyclinique du Parc de Bar-le-Duc où nous avons rencontré le Dr ELCHEICK que nous remercions tres sincèrement de nous avoir accordé du temps pour répondre à nos questions.

Lors de cette interview, nous avons seulement recueilli son savoir médical et non son avis personnel.

Voici les questions que nous avons posé au médecin : 

  • - " Que sont les soins palliatifs ? "

- Les soins palliatifs sont le moyen de diminuer les souffrances du patient qu'elles soient physiques ou psychiques. Pour cela, le corps médical injecte des substances qui soulagent mais n'injecte en aucun cas de produit létal*. Les soins palliatifs sont aussi un accompagnement pour la famille. Le but est d'aider les familles des patients à mieux accepter la maladie et être accompagnées tout au long des traitements. Le corps médical doit, par ses choix, aider les familles à prendre une décision en prenant certaines initiatives. Il faut qu'il prenne le relais pour seconder les proches du malade dans ces moments difficiles. 

*Produit létal : produit qui provoque la mort subite du patient.

-  "Si le patient refuse de se faire soigner et qu'il décède, le médecin peut-il être incriminé ?"

- Sur un plan éthique, on ne peut pas forcer un patient à se soigner, même si cela va à l'encontre de la profession de médecin. Le patient peut choisir s'il préfère arrêter l'acharnement thérapeutique* ou non. Il peut rentrer à son domicile mais doit être informé des conséquences. Il faut impliquer la famille dans les décisions et faire attention à la procédure. Certaines démarches dans les règles sont obligatoires afin éviter une poursuite en justice pour non-assistance à personne en danger. Les papiers ne signifient rien même s'ils sont signés. Mais chaque cas est unique. Par conséquent, chaque décisions prises diffèrera suivant l'état du patient.

*Acharnement thérapeutique : perséverer et continuer le traitement médical alors que le patient n'est plus soignable.

- " Sachant que l'euthanasie est illégale, et qu'un patient souhaite mourir, quelles sont les possibilitées du médecin ? "

- La profession du médecin exige qu'il intervienne si le malade est en grande souffrance. La loi stipule clairement que l'archanement thérapeutique est interdit en partie parce que cela est superflux et provoque généralement la mort du patient qui en amont lui a causé des souffrances inutiles. L'archarnement entraîne un coma artifciel qui aboutit à la mort. On doit soulager le patient par la pratique des soins palliatifs  mais toujours sans injecter un produit létal. Le médecin doit tenir compte de la maladie, de la condition du patient et doit savoir renoncer lorsque l'acharnement devient absurde.

 

Légaliser l'euthanasie serait-ce enfreindre le serment d'Hippocrate ? "

- Le serment d'Hippocrate est international. En Europe, la Belgique ou la Suisse pratiquent l'euthanasie, elle est légalisée, on peut donc en conclure que ce ne serait pas une infraction. 

 

 

 

Dans tous les cas, le médecin a bien insisté sur le fait que le terme "d'euthanasie" ne doit jamais être prononcé et que son objectif est de soigner et non tuer. 

Rédigé par Julia, Lola et Mathilde

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